Portrait 8 - Raymond RENAUD

Mis à jour le 12/02/2024

Guerre d’Algérie

Monsieur Raymond RENAUD

Né en 1940 à Lons-Le-Saunier (Jura)

Après l’obtention du certificat d’études, il réalise un apprentissage de forgeron maçonnerie agricole.

Désireux de servir dans le Génie, et d’y conduire des engins il devance volontairement l’appel du service militaire.

Le 4 janvier 1960, il rejoint le 27e bataillon du Génie, à Fourchambault dans la Nièvre, pour y effectuer ses classes. Désigné pour effectuer les pelotons de gradés, il passe avec succès les examens de caporal, puis de sergent.

Le conflit qui se déroule en Algérie ne lui est pas inconnu. Son frère y a déjà effectué son service, et l’un de ses cousins, d’un an son aîné, y a été tué. Pourtant, les français ne parlent pas beaucoup de la guerre d’Algérie, reconnue au début comme une opération de maintien de l’ordre.

Il rejoint l’Algérie sur le « Ville de Bordeaux », au départ de Marseille. Il voyage à fond de cale. La traversée n’est pas aisée. Il subit une tempête en Méditerranée.

Le 19 décembre 1960, il débarque en Algérie, à Bône. Il est assigné au 42e bataillon du Génie, stationné à Bir El Ater, sur la frontière tunisienne, à 25 kilomètres des portes du Sahara. Il y reste jusqu’au 20 décembre 1962. Il y effectue des travaux entre Bône et Tebessa, sur la Ligne Challe, réseau de défense électrique devant empêcher les katibas de l’ALN de passer de Tunisie en Algérie. Il arme et enlève également des mines bondissantes, avec d’autres démineurs. A son actif personnel, on compte 5000 engins posés et 1500 retirés. Cela lui vaudra une citation à l’ordre du régiment 42ième Bataillon du Génie.

Hébergé en camp de tentes, il dort sur des lits picots. La nourriture et satisfaisante et il trouve que les cuisiniers ont fait des prouesses avec peu de matériel.

En juin 1961, lors d’une mission pour déminer une zone, il est pris à parti par une bande rebelle, à proximité du col de Tebessa.

Si son unité ne déplore pas de perte, de nombreux soldats sont malades du fait des fortes variations des conditions climatiques, entre le jour et la nuit.

Le putsch d’Alger est pour lui un évènement traumatisant, car il reçoit l’ordre de tirer sur quiconque sans sommation. Le cessez-le-feu intervient donc comme un soulagement.

Le 31 décembre 1962, il rentre chez lui. Son contrat a pris fin. Il travaille alors dans la rénovation de bâtiment, à l’Education nationale.

En 1975, il adhère à l’Association des combattants prisonniers de guerre, combattants d’Algérie, Maroc, Tunisie, puis à la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc, Tunisie en 1998. Il est le porte-drapeau de la section de Danjoutin depuis 15 ans.

Décorations :

Croix de la Valeur Militaire avec Étoile de bronze

Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l’ordre en AFN

Croix du combattant

Médaille de Reconnaissance de la Nation