Portrait 3 - Monique CLAVEQUIN

Mis à jour le 20/02/2024

Monique CLAVEQUIN

Née en 1930 à Danjoutin, elle a 14 ans à la Libération.

Elle suit des études d’infirmière civile. Elle est diplômée fin 1952.

En 1953, elle découvre par voie de presse un appel aux infirmières pour l’Indochine, où l’on a besoin d’anesthésistes. Une de ses amies, avec qui elle avait fait ses études, lui fait part de son souhait de s’engager pour l’Indochine. Altruiste, Madame Clavequin décide de suivre son amie et de s’engager, mais ses parents sont inquiets pour leur fille unique. Ils sont rassurés par un voisin qui rentre d’Indochine, et qui leur explique que l’ennemi a besoin des hôpitaux, et qu’il ne les attaquera pas.

Deux de ses cousins servent en Indochine.

Après un examen médical à Paris, et les vaccinations d’usage, elle part dans la foulée pour l’Extrême-Orient. Elle prend l’avion à Paris-Orly. Après des escales à Malte, Karachi, Calcutta et Bangkok, elle atterrit à Saïgon.

Infirmière du Corps Auxiliaire des Forces Armées en Extrême-Orient, elle est affectée en mai 1953 – elle a alors 23 ans – au service médical de l’armée à l’hôpital de Saïgon. Elle y suit une formation d’anesthésiste.

Les journées sont longues et éprouvantes. Elles commencent à six heures du matin, et durent jusqu’à minuit. Ce sont trois séances opératoires par jour, de neurochirurgie, pour soigner les Gueules Cassées en vue de leur rapatriement en métropole. Les conditions sont difficiles : le personnel médical manque, notamment les infirmières et les aides-soignantes. Parfois, elle contribue à soigner des khmers rouges, ennemis faits prisonniers, dont les deux jambes sont plâtrées afin d’éviter qu’ils ne s’enfuient de l’hôpital.

Elle loge à l’hôpital. Ses loisirs sont rares. L’eau manque.

Elle revient en France début 1954. Elle part ensuite pour Paris, pour chercher du travail. Elle y retrouve une connaissance infirmière d’Indochine, qui l’aiguille vers l’hôpital Saint Joseph, tenu par les sœurs. Elle y travaille et suit des études d’anesthésie à l’école de médecine.

Elle repart ensuite en Guinée, où elle vit et travaille pendant dix ans, en pleine brousse. A son retour, elle se réengage dans l’armée, en 1968. Elle sert comme sous-officier à la 8e section d’infirmiers militaires. A la suite de cet engagement, elle redevient infirmière civile.

Madame Clavequin a été présidente des anciens combattants de Danjoutin pendant quelques années, à partir de mars 2000. A ce titre, elle a participé à toutes les cérémonies patriotiques de sa ville.

Décorations :

Croix du Combattant