Les chutes

Mis à jour le 02/02/2019

Les chutes sont la deuxième cause de décès accidentels ou de décès par traumatisme involontaire dans le monde, d’après des données OMS de 2012. Leur rapport indique que les personnes qui font le plus grand nombre de chutes mortelles sont des personnes de plus de 65 ans. Selon des données du Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc-Inserm) parues dans le BEH de l’InVS, les chutes constituent la première cause de mort par accident de la vie courante en France métropolitaine avec 5 563 décès en 2008. Elles tuent plus que les accidents de voiture. Les jeunes enfants et les personnes âgées sont particulièrement concernés.

Jeunes enfants

Selon l'Alliance européenne de la sécurité de l'enfant, la France se classe au 22e rang européen sur 31 pays participants en la matière, selon les résultats d’une enquête, communiqués en juin 2012. La Finlande, l'Islande et les Pays-Bas occupent les premières places. Des pays comme la Scandinavie ont mis en place depuis longtemps des mesures de sécurité pour les enfants à l’intérieur des habitations. Les caches pour prises électriques et les garde-fous sur les balcons, par exemple, y ont été introduits quinze ans avant qu'ils ne le soient en France. La France y obtient une note correcte de 3,5/5 en matière de prévention des noyades. À l'inverse, elle n'atteint pas la moyenne en ce qui concerne la prévention des chutes et des défenestrations (1,5/5).

Selon la Commission de la sécurité des consommateurs (CSC), qui a réalisé l'étude en France pour le compte du Programme européen Tactics, la réglementation devrait progresser et fenêtres et balcons des logements devraient être dotés de dispositifs de sécurité. Chez les enfants, la majorité des accidents de la vie courante a lieu dans les maisons. Il est donc important de sécuriser l’environnement en utilisant des équipements adaptés : des barrières de sécurité en haut des escaliers, des cache-prises, des coins de table pour éviter les chocs, etc. Il ne faut jamais laisser un meuble sous une fenêtre ou tout autre objet dont un enfant pourrait se servir pour accéder à la fenêtre. Rester vigilant, en ne laissant jamais un enfant seul sur un balcon ou dans une pièce dont la fenêtre est ouverte. Les chutes constituent l'accident le plus fréquent. Table à langer, chaise haute, escaliers ou fenêtres sont autant de lieux perchés qui peuvent représenter un danger. Mais à chaque problème sa solution : ne pas laisser l'enfant sans surveillance sur la table à langer, l'attacher à sa chaise haute, installer des barrières de sécurité en haut des escaliers ou bloquer l'ouverture des fenêtres par un système de sécurité.

L’Inpes rappelle ces réflexes et fait des campagnes par relations de presse  et diffusion de documents tels la brochure «  Protégez vos enfants des accidents domestiques » qui explique les risques potentiels pour l’enfant et donne les conseils de sécurité adaptés ou encore les affiches «  Fenêtre ouvertes = danger » et le site Prevention-maison.fr.

Ces campagnes montrent :

  • qu’en étant vigilant,
  • en prenant toutes les mesures de sécurité,
  • puis en en expliquant les risques aux enfants,
  • on peut éviter au mieux les accidents et en réduire la gravité.

Elles pointent aussi

  • qu’il ne faut pas laisser penser que l’enfant est à l’abri des accidents dès lors que son environnement est sécurisé,
  • que les équipements de la maison ne doivent en aucun cas se substituer à la vigilance des parents.

C'est pour sensibiliser les esprits, qu'il s'agisse de ceux des parents mais également des médecins, que la Société française de pédiatrie a organisé son congrès annuel autour de cette thématique de santé publique en 2013. Pour limiter les risques, il est important d’une part d’être vigilant et d’autre part de sécuriser l’environnement de l’enfant. L’Inpes développe un outil à destination des puéricultrices pour les visites à domicile qui contiendra un module sur la prévention des accidents chez les tout petits.

Voir l’article d’Équilibres : Parentalité, accompagner les familles, le guide Panjo (Promotion de la santé et de l'Attachement des Nouveau-nés et de leurs Jeunes parents : un Outil de renforcement des services de PMI). Il s’appuie à la fois sur les interventions menées dans des contextes internationaux et sur l’expertise des centres de PMI. Cet outil, en cours de finalisation, sera expérimenté sur le terrain en 2014, dans plusieurs départements, sur la base du volontariat des puéricultrices.

Personnes âgées

Les chutes sont la première cause de décès accidentel chez les plus de 65 ans. Chaque année 9 300 personnes âgées de plus de 65 ans décèdent des suites d'une chute. On estime que les trois quarts des décès provoqués par des chutes (on en dénombre 450 000 par an) surviennent chez les plus de 75 ans. Selon  des observations canadiennes publiées dans le Lancet, le plus souvent les chutes ont lieu lorsque la personne âgée fait un mouvement qui décale son centre de gravité sans qu'elle parvienne à le rééquilibrer car elle a perdu à la fois des capacités musculaires et son équilibre. Mais cette perte de stabilité n'est pas irrémédiable et il est possible d'améliorer son équilibre en réalisant régulièrement des exercices comme se tenir sur une jambe mais aussi en maintenant sa force musculaire (pour cela, marcher 30 minutes par jour et manger des protéines). Dans un cas sur cinq, la personne tombe après avoir trébuché sur un obstacle. Viennent ensuite les bousculades ou la perte d'un soutien (canne, etc.). Les chutes ont un impact sur la condition physique de la personne, qui devient plus vulnérable surtout si elle a entraîné une fracture. Elles ont aussi un impact psychologique avec une perte de confiance, la peur de tomber et parfois un repli sur soi-même. Les prévenir permet d'éviter les fractures, les hospitalisations, la perte d’autonomie par les handicaps et les peurs liées à la post-chute (sortir, re-marcher, etc.). Ce syndrome post-chute est lié à l'événement lui-même mais aussi parce qu’après un certain âge, il est souvent impossible de se relever seul, même sans blessure. C'est pourquoi les personnes de plus de 70 ans doivent apprendre à se relever avant même la première chute.

L’objectif 99 de la loi de santé publique de 2004 était de réduire de 25 % le nombre annuel de chutes des personnes de 65 ans et plus(L’état de santé de la population en France - Rapport 2011. Paris : Drees, 2011). L'Etat sensibiliser le grand public et notamment les personnes âgées par des campagnes de communication de l’Inpes, l' InVS, l' Anah (Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat). Des rapports ministériels comme celui de Muriel Boulmier (remis en 2009) font des propositions pour améliorer l’habitat des personnes âgées.

Pour la première fois, en 2010, le Baromètre santé de l’Inpes (pdf, 720 Ko) a permis  de disposer d’informations sur les accidents parmi les 75-85 ans, population particulièrement touchée par les accidents de la vie courante. La moitié de ces accidents (50 %) a eu lieu à l’intérieur du domicile. Dans les deux tiers des cas (67 %), il s’agissait de chutes.
Avec l’âge, les conséquences des chutes s’aggravent. Les causes sont parfois évitables c’est pourquoi l’Inpes a fait des campagnes de prévention telles que «  Pour garder bon pied bon œil… après 60 ans » et qu’il met à disposition de tous les brochures «  Comment aménager sa maison pour éviter les chutes ? » et «  Comment garder son équilibre après soixante ans ? ».  Sont également disponibles divers communiqués de presse. Ces différents supports donnent des conseils simples en matière d’aménagement du logement et rappellent les bons réflexes à avoir en tête.