L'histoire de la Préfecture du Territoire de Belfort

Mis à jour le 16/02/2022

Partie d'un arrondissement du Haut-Rhin, le Territoire de Belfort reste français après la guerre de 1870. Il est érigé en département en 1922.

L’opportunité foncière

Depuis le décret du 16 septembre 1871, Belfort est le Chef lieu du Territoire placé sous l’autorité d’un Administrateur.
L’administration reste implantée dans l’Hôtel de Sous-Préfecture, immeuble situé dans la vieille ville.
Suite à l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne, Belfort connaît un développement économique et démographique considérable.
La ville passe de 8 030 habitants en 1872 à 39 371 en 1911.
Belfort n’en reste pas moins une forteresse, le verrou devant défendre la Porte de France face à l’envahisseur germanique.
Malgré les besoins de développement urbain de la ville, l’autorité militaire qui avait entre temps construit une ceinture de forts autour de Belfort (image Belfort, les fortifications) , ne consent à déclasser une partie de l’enceinte de Vauban qu’en 1897.
Le dérasement concerne le secteur de la Porte de France. Les travaux de terrassement sont achevés en 1901.
Cette opportunité foncière, conjuguée au poids croissant de l’administration d’un « Territoire » toujours plus densément peuplé et devenu un pôle industriel important, va décider le Conseil Général à voter la construction d’un nouvel Hôtel pour les services de l’Administrateur.
Par commodité, et pour afficher son aspiration à l’indépendance administrative, l’immeuble portera le nom d’Hôtel de Préfecture …. même s’il faudra attendre 1922 pour que s’y installe le premier Préfet du Département du Territoire de Belfort, le Préfet Maisonobe.

La Préfecture aujourd’hui

Les locaux de la Préfecture ont été considérablement agrandis lors de l’adjonction de la nouvelle aile en 1990.
Cette opération a permis de rapatrier l’annexe installée un temps dans les locaux du « Tonneau d’Or ».
De nouveaux travaux sont en projet, ceux du réaménagement des garages, qui devraient permettre de créer cinq nouveaux bureaux ainsi que l’aménagement d’une salle de formation.
La Préfecture compte 135 agents, à savoir 105 personnels administratifs, 9 agents des systèmes d’information et de communication, 16 agents des services techniques et 5 agents contractuels.

Damien ESCHBACH, dessinateur aquarelliste, a peint la préfecture.

Évolution

Dès 1913, les locaux administratifs s’avèrent par trop exigus. Une première extension des bureaux est donc prévue dans les combles.
Les services concernés ont ceux de l’enseignement primaire et des Ponts et Chaussées.
Les années de l’entre-deux guerres voient également la nature des services évoluer.
On voit apparaître un service des Mutilés, un bureau des assurances sociales (pour les employés de la Préfecture), un bureau militaire, une comptabilité. De manière générale, les services s’étoffent.

La construction

La construction s’échelonne de 1901 à 1903.
Les archives conservent les noms des employés de la Société A. Guidon, attributaire du marché de gros œuvre. Il n’est pas surprenant de trouver, sur les 153 personnes recensées, 74 immigrés, italiens et tessinois pour la plupart.
En janvier 1902, les planchers en ciment armé sont testés en surcharge, afin de s’assurer de leur solidité. L’Utilisation de techniques modernes n’empêchait pas la prudence…
Les premiers bureaux sont installés dans les nouveaux locaux en décembre 1902.
L’inauguration a lieu le 21 juin 1903, en même temps que celle du Palais de Justice.
Le Ministre de l’Agriculture et le Directeur du personnel au Ministère de la Justice étaient présents. Ils furent les hôtes de l’Administrateur, Monsieur Fleury.
Les dessins des vitraux qui décoraient l’escalier d’honneur sont parvenus jusqu’à nous, alors que les verrières elles-mêmes ont disparu. Le classicisme qui caractérise l’ensemble du bâtiment s’y lit également.
Le parc a été aménagé par l’entreprise Kaufmann de Belfort. Les plantations s’échelonnent de mars à mai 1902 à début 1903.
Les arbres ont été choisis avec un soin tout particulier.
Les documents d’archives  nous renseignent sur les plantes sélectionnées à l’époque.

Une décoration soignée

Les éléments décoratifs sont traités avec beaucoup de soin.
Le choix des matériaux en témoigne.
Le calcaire qui sert à la construction des façades est extrait des carrières du Mont de Cravanche et de Bavilliers.
L’importance et la qualité des ferronneries, particulièrement celles qui ornent la cour d’honneur, en sont également le gage.
Si le style classique est de rigueur, l’innovation technique est néanmoins bien présente avec des planchers en béton armé, destinés à résister aux bombardements d’un siège.
Les salons sont décorés d’éléments de style Henri II, Louis XIV et Louis XVI, dans l’esprit éclectique et historiciste de l’époque.

Un bel Hôtel

Dans le contexte libéral qui caractérise le fonctionnement institutionnel du XIXème siècle, et auquel se rattache la période de construction de l’Hôtel de la Préfecture de Belfort, le rôle social des Pouvoirs Publics se résume à celui de l’assistance. L’Etat assume essentiellement des pouvoirs régaliens, justice, sécurité publique, défense, finances et accessoirement d’enseignement.
Ceci explique l’importance accordée à la fonction de représentation.
L’Hôtel de Préfecture symbolise alors la puissance publique de l’Etat, représentée par le Préfet, et dans le cas très particulier de Belfort, par l’Administrateur.
Qu’il s’agisse du cahier des charges ou des plans dessinés par l’architecte, l’effort a été porté sur l’Hôtel à proprement parler.
Outre la salle du Conseil Général et le bureau de son Président, les bâtiments abritent les services du Secrétaire Général, du Directeur de Cabinet, la salle de réunion du Conseil de la Préfecture, l’Inspection d’Académie, le Service vicinal et le service des enfants assistés.
Si l’on excepte les huissiers et agents de service de l’Hôtel, le personnel administratif est peu nombreux.
Le cahier des charges prévoit des bureaux pour 9 agents de Préfecture, 3 employés de l’Inspection Académique et 4 employés du service vicinal. L’inspecteur des enfants assistés travaillant seul…

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